« Giovani mangia la pizza » ou « Giovani la pizza mangia » : sauriez-vous dire laquelle de ces locutions italiennes est traduite de la langue des signes et laquelle est en langue vocale ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les structures grammaticales des langues des signes ne sont pas calquées sur celles des langues orales qui leur correspondent. En clair, les personnes entendantes et sourdes italiennes n’utilisent pas la même grammaire pour s’exprimer – les premières, en langue parlée, les secondes, en langue des signes. Dans l’exemple cité, c’est la structure sujet-verbe-complément qui s’applique en italien oral, mais, en italien signé, le verbe est placé à la fin de la phrase.
« Il n’existe pas une langue des signes. Les personnes sourdes italiennes, par exemple, ne signent pas avec les mêmes signes que des personnes sourdes d’autres nationalités, explique Carlo Cecchetto, directeur de recherche au laboratoire Structures formelles du langage1. Par exemple, le lait est désigné par le mouvement de traire une vache en langue des signes allemande ou espagnole. Mais un Français fera le geste de tirer le lait du sein de la mère. « Chaque langue des signes est une langue à part entière, qui a le même potentiel expressif et le même niveau de complexité lexicale et grammaticale que les langues parlées. »
Un manque d’outils linguistiques
Lire l’article en françaisCet article Toute la richesse des langues des signes à portée de clic est paru initialement sur CNRS News National.
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