La pensée a-t-elle son propre langage ?

Comment nos idées, nos perceptions et nos affects s’articulent-ils pour produire une pensée ? Pour répondre à cette question, chercheurs et philosophes étudient l’hypothèse d’un langage de la pensée. Explications avec Isabelle Dautriche, psycholinguiste.

Vous êtes intervenue au workshop LoT 2023(link is external), consacré à « l’hypothèse du langage de la pensée », organisé à Nantes du 11 au 13 juillet dernier. Pouvez-vous nous préciser en quoi consiste cette hypothèse ?
Isabelle Dautriche1. Cette théorie est née dans le sillage de recherches plus fondamentales sur la pensée : quel est le format de notre pensée ? Comment nos idées s’articulent-elles les unes aux autres et produisent-elles du sens ? Il est d’autant plus difficile de répondre à ces questions que notre pensée semble spontanément évanescente et insaisissable. Pour l’étudier et faire des expériences, on gagne à avoir une meilleure idée de sa forme et de sa nature. Des chercheurs en philosophie de l’esprit et en sciences cognitives ont donc postulé qu’elle aurait une structure analogue à celle du langage : de même que ce dernier utilise des mots et des phrases pour exprimer le sens, ce serait un système combinatoire basé sur des symboles et des règles pour représenter et manipuler du contenu mental.

Voilà ce qu’on appelle l’hypothèse du « langage de la pensée » (« language of thought » en anglais, abrégé LoT). L’enjeu est de vérifier quelles sont les forces et les limites de cette hypothèse, et si elle nous aide à mieux comprendre le fonctionnement de l’esprit humain.

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Cet article La pensée a-t-elle son propre langage ? est paru initialement sur CNRS News National.

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