« La sobriété ne peut pas reposer seulement sur les individus »

23.11.2022, par Laure Cailloce

Sophie Dubuisson-Quellier, sociologue, membre du Haut conseil pour le climat, revient pour CNRS : Le Journal sur le concept de sobriété, ses objectifs et ses verrous.

Qu’est-ce que la sobriété dont on nous parle beaucoup depuis quelques mois ? Comment la définir ?
Sophie Dubuisson-Quellier. Tout dépend sous quel angle on envisage la notion. L’arrivée du concept de « sobriété » dans le discours public est très récente et très rapide. Il y a quelques mois encore, le terme était considéré comme tabou car il évoquait l’écologie punitive. La sobriété à laquelle les Français sont appelés aujourd’hui, et les Européens plus largement, s’est imposée dans un contexte particulier, qui est un contexte de crise énergétique lié à la guerre en Ukraine ; il s’agit d’une modération des consommations d’énergie, qui vise surtout le consommateur final et repose sur la responsabilisation des individus.

Mais en réalité, la notion de sobriété existe dans la recherche en sciences sociales depuis une vingtaine d’années déjà. Elle a fait l’objet de nombreux travaux, principalement chez les chercheurs anglo-saxons, sous le terme de « sufficiency » – un concept repris par le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) pour la toute première fois en 2022, et qu’on pourrait traduire par « ce qui est suffisant », « ce qui suffit ».

Que recouvre ce terme de « sufficiency », qui sonne différemment de sa traduction française de « sobriété » ?

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Cet article "La sobriété ne peut pas reposer seulement sur les individus" est paru initialement sur CNRS News National.

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