Fallait-il inventer l’agriculture ?

En maîtrisant sa production alimentaire, Homo sapiens fait entrer son espèce dans le Néolithique et le monde dans les turbulences. Était-ce une bonne idée de se mettre aux champs ?

Anthropocène. Le mot fait débat, on peine à bien le définir, mais il recouvre une réalité difficilement contestable : l’humanité transforme la planète et tout son environnement. Où placer le début de cette présumée nouvelle ère ? À la révolution industrielle ? Après la Seconde Guerre mondiale ? Et si l’on remontait jusqu’à l’invention de l’agriculture sédentaire il y a quelque 12 000 ans, ce moment charnière qualifié de « révolution néolithique » qui a radicalement changé le destin de l’humanité ? De fait, en 12 000 ans à peine, soit 4 % environ du temps de présence d’Homo sapiens sur Terre depuis qu’il émergea peu à peu en Afrique il y a environ 300 000 ans , l’humanité est passée d’environ deux millions d’individus sur toute la planète à huit, et bientôt dix milliards. Les petits groupes de chasseurs-cueilleurs nomades ont fait place à de gigantesques mégalopoles de dizaines de millions d’habitants et les différences de richesse, jadis imperceptibles, font qu’aujourd’hui la vingtaine de Terriens les plus riches possède autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Les ex-chasseurs-cueilleurs, espèce animale parmi d’autres, ont fait place à cette « espèce envahissante » qui, en assumant de dominer la nature, a provoqué, entre autres, la modification du climat et la sixième grande extinction biologique dans l’histoire de la planète.

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