Le daguerréotype qui mesurait la lumière

Au xixe siècle, un jeune physicien, Edmond Becquerel, détourne le tout nouveau procédé photographique de Louis Daguerre en un appareil pour analyser la lumière. Il prouve ainsi l’existence des ultraviolets.

Août 1839. Avec éloquence, l’astronome François Arago révèle à l’Académie des sciences le procédé du daguerréotype, une technique photographique « exacte », « prompte », « économe » et « à la portée de tout le monde », découverte par l’artiste Louis Daguerre « à la suite d’un nombre immense d’essais minutieux, pénibles, dispendieux ». Daguerre produit des positifs simples par réaction photochimique en exposant à la lumière solaire des plaques métalliques recouvertes d’halogénures d’argent.

L’invention, nommée daguerréotypie, suscite vite des passions, tant parmi les scientifiques de renom que chez d’autres en devenir, tel Edmond Becquerel, tout juste licencié ès sciences physiques à la faculté des sciences de Paris. Le jeune homme s’empare de la technique. Il n’a que 19 ans, appartient à la bourgeoisie parisienne et dispose des moyens financiers et des connaissances scientifiques nécessaires à sa pratique. Il apprend à en maîtriser les procédés et réalise dès cette date de nombreux daguerréotypes, apportant même des améliorations à l’invention de Daguerre. Cette nouvelle passion l’amène aussi à mettre au point un appareil au fonctionnement inédit, l’actinomètre électrochimique, pour étudier un sujet très débattu à l’époque : la nature du rayonnement solaire.

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