Cassini-Huygens lègue un héritage exceptionnel

Par ses surprenantes découvertes, la mission cassini-Huygens marquera durablement l’exploration du Système solaire. Un formidable succès que commente l’un de ses acteurs.

Dans le contexte de l’exploration du Système solaire, comment est née la mission Cassini-Huygens ?

Francis Rocard : L’exploration des planètes a suivi une stratégie qui consistait d’abord à faire des survols. Les sondes Pioneer 11, Voyager 1 et Voyager 2 sont ainsi passées près de Saturne entre 1979 et 1981, prenant notamment des photos de la planète et de ses lunes. Pour réaliser une étude plus détaillée, il fallait mettre une sonde en orbite. Au début des années 1980, la mission Galileo étant bien avancée, avec Jupiter pour objectif, les Américains et les Européens ont alors commencé à réfléchir à un projet équivalent pour Saturne. Rapidement, les premiers se sont orientés sur l’étude d’une sonde, qui sera Cassini, et les seconds se sont attelés à la conception d’un atterrisseur pour Titan, Huygens. Du point de vue de la collaboration entre les agences spatiales américaine et européenne, la mission commune Cassini-Huygens a été exemplaire. Une idée géniale a été de décider que sur Huygens, un tiers des collaborateurs seraient américains et que, de la même façon, sur Cassini, un tiers des membres de l’équipe seraient européens.

Dans l’ensemble, tout s’est plutôt bien passé. Mais, sur ce genre de projets très complexes, il y a toujours quelques péripéties qui émaillent l’élaboration de la mission. Par exemple, elle a été plusieurs fois menacée d’annulation, faute de crédits suffisants. Cela a obligé les Américains à revoir la conception de Cassini afin de réduire les coûts.

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