Le point sur la pollution numérique

Dans cette ère du digital, alors que réagir face au changement climatique devient de plus en plus pressant, il est important d’être conscient de l’impact du numérique sur l’environnement. La pollution informatique est en effet bien loin d’être virtuelle.

Il est toutefois indéniable que les progrès en matière de numérique ont permis dans un premier temps de favoriser la transition écologique. Ainsi, en facilitant les échanges et l’organisation, ces progrès ont permis de réduire certaines habitudes consommatrices d’énergie. Nous pouvons par exemple citer la dématérialisation des moyens de communication, qui permet entre autres d’utiliser moins de papier qu’auparavant. Nous pouvons également penser aux smart devices, des appareils dont le comportement est optimisé afin d’utiliser les ressources de la manière la plus efficace et la plus économe possible.

Un secteur plus polluant qu’on pourrait ne le penser

Cependant, tous ces bénéfices ont eu pour conséquence une augmentation de la demande pour les objets numériques. C’est alors que se met en place “l’effet rebond”, que l’économiste William Stanley Jevons avait défini comme étant le fait que “un usage plus efficace d’un produit engendre une baisse de son coût, qui à son tour provoque une augmentation de la demande”. Dans le cas qui nous intéresse, cela implique que les avantages en matière d’écologie apportés par les appareils numériques finiraient par être surpassés par leur impact négatif sur l’environnement, du fait de leur nombre croissant.

Car la pollution numérique est bien existante. Il est estimé qu’Internet aurait une empreinte écologique équivalente à deux fois celle de la France. Et le secteur du numérique est à l’origine de 2% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. C’est une information relativement alarmante quand on réalise que cela représente autant que le trafic aérien.

Les sources de la pollution numérique peuvent être divisée en trois catégories principales :

  • La fabrication : cette étape inclut l’extraction des minerais – qui ne sont pas des ressources renouvelables – ainsi que la transformation de la matière première, processus très polluant
  • L’usage : tous les échanges en ligne sont très gourmands en énergie, de même que le stockage des données. En effet, les datacenters – les infrastructures gérant ce stockage – nécessitent également d’importantes quantités d’électricité pour leur fonctionnement et leur maintenance. D’après le blog CleanFox, “un seul Data Center “moyen” de Facebook consomme autant d’énergie que la ville de Strasbourg”.
  • La fin de vie : parmi les matériaux composant les appareils numériques, tous ne sont malheureusement pas recyclables. Et ceux qui le sont ne profitent pas toujours de cette chance puisqu’encore trop peu de personnes ont le réflexe du recyclage.

 

Diminuer l’impact de la pollution numérique

Heureusement, certains grands groupes se sont d’ores et déjà lancés dans la lutte contre cette pollution. On pourra par exemple citer Apple, Facebook ou Google qui se tournent de plus en plus vers les énergies propres pour alimenter les data centers.

A l’échelle individuelle, il existe de nombreux moyens de diminuer son empreinte écologique numérique. A commencer par les habituels conseils concernant l’économie d’énergie : éviter de laisser des appareils en veille quand on peut les éteindre, ne pas laisser brancher des appareils qui ont fini de charger, etc. Il serait également judicieux de chercher à faire durer ses appareils électroniques le plus longtemps possible, en en prenant soin et en les faisant réparer au lieu de les remplacer directement. En ligne, afin d’alléger autant que possible le trafic de données, il est conseillé de limiter ses accès au Cloud ou à toute autre plateforme de stockage en ligne.

Le cas particulier des mails : d’après Bela Loto Hiffler “envoyer un courrier électronique de 1 Mo à une personne équivaut à une consommation électrique de 25 Wh, soit 1 heure d’utilisation d’une ampoule de 25 W.” Alors même si les mails sont, dans l’absolu, bien plus écologique qu’un courrier postal, la facilité qu’ils procurent nous incitent à nous en servir parfois excessivement. Il faut donc veiller à n’envoyer des mails que lorsque c’est strictement nécessaire et s’il faut y joindre des documents, faire en sorte que ceux-ci soit le plus léger possible. Enfin, pour éviter un stockage inutile, supprimez les courriers inutiles qui encombrent votre boîte mail, profitez de l’occasion pour vous désinscrire de toutes ces newsletters que vous ne lisez jamais et surtout, videz votre corbeille ! La planète vous en remerciera.

 

Alix de Villers

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