Retour sur le festival Pint of Science de Strasbourg

Nous vous en parlions il y a trois semaines, du 15 au 17 mai, la ville de Strasbourg a eu la chance d’accueillir pour la troisième fois le festival Pint of Science (PoS), comptant près de 250 évènements dans 33 villes de France métropolitaine et outre-mer. Nous  vous proposons ici de revenir sur l’édition strasbourgeoise du festival.

N.D.A : Cette fois-ci, contrairement à la conférence Alsace Tech 4.0 ou à la 8ème OSI, il n’était pas possible (au vu de la multitude de présentations ayant été proposées) de parler en détail de chaque point du Pint of Science. Nous vous proposons donc un retour sur l’organisation et le déroulement du festival par le biais d’une interview.

Entretien avec Madame Éléa Héberlé

Doctorante en biologie moléculaire à Strasbourg, Eléa Héberlé est la coordinatrice Grand-Est du Pint of Science. Elle a accepté de répondre à nos questions.

  • Quelles ont été vos motivations à importer le Pint of Science en France ?

Je n’ai pas personnellement importé Pint of Science en France, c’est Elodie Chabrol – la directrice nationale, qui l’a importé à Paris, Lyon et Bordeaux en 2014, après avoir organisé la 1ère édition mondiale, en 2013 en Angleterre. Par contre, juste après la 1ère édition française, j’en ai entendu parler sur Facebook et je trouvais le concept intéressant pour sortir les sciences des laboratoires.

Il me semble fondamental que les gens puissent avoir l’accès aux sciences et aux connaissances, et à des informations de première main sur des questions régulièrement évoquées dans les médias (changement climatique, transition énergétique, édition génique, OGM, clonage, cancers…). Tout le monde en parle, mais peu de gens comprennent réellement les tenants et les aboutissants de ces problèmes, et nous vivons dans une ville universitaire, où des tas de personnes non seulement travaillent sur ce genre de questions, mais en plus ne demandent qu’à en parler !

J’ai donc contacté l’association pour savoir si ça se faisait à Strasbourg… ce à quoi on m’a simplement répondu : «maintenant oui». Je l’ai organisé pour la 1ère fois à Strasbourg, avec une petite équipe de contacts, en 2015, et il s’agrandit chaque année !

 

  • A quel public celui-ci était-il destiné ? Comment avez-vous fait connaître le festival ?

Le festival est destiné au grand public. Scientifique ou non, étudiant ou pas, tout le monde est bienvenu, et nous essayons de faire en sorte que les intervenants se mettent au maximum à la portée du plus grand nombre.

 

  • Quel a été le travail d’organisation en amont ?

L’organisation se fait sur presque 10 mois. En septembre, il faut rassembler une équipe de bénévoles pour établir les programmes des soirées. Jusqu’en décembre, on part ensuite à la chasse aux bars, et on essaye de profiler des chercheurs qui sauront vulgariser leur sujet et se mettre à la portée du public cible.

 

  • Près d’une semaine après le PoS, savez-vous combien de Strasbourgeois ont participé à cette troisième édition ?

Au dernier comptage, nous sommes parvenus à rassembler un peu plus de 900 personnes à Strasbourg, .

(N.D.A : la 1ère année avait rassemblé près de 300 personnes, la deuxième 550).

 

  • Qu’ont pensé les chercheurs venus animer le PoS de cette manière « exotique » de parler de science ?

Les chercheurs sont en général plutôt contents et enthousiastes à l’idée de partager leur travail d’une autre manière. C’est un exercice compliqué, ça implique d’oublier tous nos prérequis pour se mettre à la place de personnes qui n’ont pas du tout le même background, le même vocabulaire…

La plupart ont trouvé l’expérience enrichissante et souhaitent même retenter l’expérience l’année prochaine !

 

  • Avez-vous des détails sur la participation, le public présent ? Était-il en accord avec celui visé ?

Sur l’ensemble des soirées, il y avait au minimum 50% de non scientifiques. Nous essayons toujours de toucher plus, mais c’est déjà un très bon score, sachant qu’une partie de la communication se fait encore en interne à l’université ou aux instituts et qu’il est plus difficile de toucher des médias grand public.

 

  • Comment expliquer le succès de cette 3ème édition du PoS ?

Je pense que les gens sont curieux, avides d’en savoir plus et de s’informer sur ce qu’on leur raconte. C’est pour cette raison que le festival a du succès partout. Leur proposer autre chose que des conférences, comme le fait déjà par exemple le Jardin des Sciences, quelque chose de détendu, de convivial, et surtout de leur donner le choix du sujet marche bien. Nous essayons de rendre les soirées amusantes, d’organiser des quizz complètement loufoques autour des thèmes abordés… Comme le bouche à oreille marche assez bien et que le format plaît, ce sera de plus en plus facile de ramener du monde autour d’un verre pour parler science !

  • Avez-vous déjà de nouveaux projets pour l’année prochaine ?

Je compte relancer l’organisation du festival dès septembre, avec 18 évènements minimum, comme cette année – et éventuellement 1 ou 2 évènements spéciaux en amont, pour faire un peu de communication.

Un Festival couronné de succès !

L’équipe du Pint of Science de Strasbourg a par ailleurs réalisé une enquête de satisfaction (disponible ici) auprès d’une centaine de participants, comme vous pouvez le constater, le Pint of Science s’est révélé non seulement intéressant, mais très enrichissant pour ses participants.

De plus, on compte au niveau national près de 10 000 participants contre 5500 l’année dernière. On peut donc affirmer sans se tromper que cette édition 2017 du Pint of Science est une vraie réussite, et l’on ne peut qu’espérer que l’édition 2018 se révélera tout aussi intéressante !

Tristan Boscarolo
Rédacteur ARISAL
Pour la Junior-Entreprise Physique Strasbourg Ingénierie
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